Représentation numérique normalisée des médicaments
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Approuvé dans le cadre de l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament, le résumé des caractéristiques du produit (RCP) délivre la connaissance littérale de base (composition, forme, posologie, indications thérapeutiques, contrindications, interactions, effets indésirables…) guidant les professionnels de la santé dans l’usage efficace et sûr de ce médicament. Bien que bâti selon un plan standard international, le RCP reste un document textuel, utile à consulter, mais inexploitable tant par un outil d’aide à la décision que par un logiciel d’aide à la prescription ou à la dispensation de médicaments. Le soutien informatique aux activités cliniques centrées sur le médicament – prescription, dispensation, administration, conciliation, surveillance… – nécessite de transformer la connaissance littérale du RCP en unités de connaissance exécutables par des traitements informatiques.

En outre, pour un usage ouvert par les logiciels d’aide à la décision du marché, ces unités de connaissance exécutables doivent implémenter les standards internationaux de l’état de l’art, suivant ces trois axes :

  • Modèle d’information : les structures de données pour échanger et enregistrer des informations de santé (HL7 FHIR) ;
  • Modèle de concept : Les significations échangées et/ou enregistrées (ISO IDMP, SNOMED CT et LOINC) ;
  • Modèle d’inférence : les règles logiques pour tirer des conclusions des informations reçues et/ou enregistrées (HL7 CQL).

La combinaison de standards retracée ci-dessus est incontournable pour numériser à la fois la partie descriptive du RCP (dénomination du médicament, ingrédients, forme, concentration, voie d’administration, cinétique) et sa partie clinique (indications, contrindications, interactions, effets indésirables).

 

Ainsi, une spécialité pharmaceutique autorisée sur le marché est décrite dans le standard FHIR par une instance de la ressource MedicationKnowledge entourée d’un petit nombre de ressources satellites. Les différentes granularités de « dénomination commune » du médicament (principes actifs avec ou sans concentration, avec ou sans forme galénique, avec ou sans voie) exploitent les concepts de SNOMED CT et les standards ISO IDMP. Le riche réseau de relations internes de la terminologie SNOMED CT permet aux logiciels de passer facilement d’un niveau de granularité à l’autre au cours de leur raisonnement.

 

D’autre part, la partie clinique du RCP, notamment les indications thérapeutiques, est traduite sous la forme d’une librairie de règles d’inférence dans le standard Clinical Quality Language (CQL), référencée par la ressource MedicationKnowledge du médicament. Une règle d’inférence insère dans sa logique les concepts SNOMED CT représentant les termes de l’indication (pathologie ciblée, comorbidités, facteurs de risque, traitements associés ou substitués…). La règle fait aussi appel à des concepts LOINC et à des codes UCUM lorsque l’indication compare une mesure quantitative à un seuil, par exemple une insuffisance rénale (concept SNOMED CT) corroborée par une clairance de la créatinine (concept LOINC) inférieure à 30 ml/minute (code UCUM).

 

Dans ce cas d’usage de l’aide à la décision médicamenteuse, SNOMED CT montre une nouvelle fois son rôle de terminologie noyau autour de laquelle s’organise l’écosystème terminologique (LOINC, UCUM, les nomenclatures nationales et européennes…), point d’appui des règles logiques CQL qui traduisent le versant clinique du RCP.

 

Les relations entre concepts SNOMED CT permettent, presque à elles seules, d’exprimer une indication thérapeutique riche. À titre d’exemple, l’indication thérapeutique suivante présente sur une spécialité d’antibiotique : « Traitement curatif des infections à Mycobacterium avium chez les patients adultes infectés par le VIH » peut s’exprimer intégralement à l’aide de concepts et de relations SNOMED CT, comme illustré par la figure ci-dessous :

Enfin, et surtout, présente à la fois dans le livret thérapeutique pour décrire les médicaments et dans les dossiers des patients prescrits pour décrire la situation clinique de ces derniers, la nomenclature SNOMED CT apporte une ouverture supplémentaire pour enrichir cette connaissance de base issue des RCP, par des règles plus riches tirées de la recherche médicale. Réciproquement, le contenu des dossiers médicaux ainsi harmonisé en s’appuyant sur l’écosystème terminologique centré sur SNOMED CT devient plus efficacement réutilisable par la recherche médicale qu’il alimente via les entrepôts prévus à cet effet.